L’entretien de la VMC

Conserver un air sain dans son appartement c’est vital !

La France recense plus de 3.5 millions d’asthmatiques et l’air intérieur pollué favorise cette pathologie.

Dans un article précédent, nous nous sommes intéressés à l’entretien de nos climatisations, mais nous sommes également confrontés à la pollution de l’air dans nos appartements et donc la nécessité d’en assurer le renouvellement. Ce rôle revient à la ventilation mécanique contrôlée objet du présent article.

La ventilation mécanique contrôlée.

Dans un appartement, un air sain c’est avant tout un air renouvelé et c’est le rôle de la ventilation mécanique contrôlée (VMC).

La VMC, indispensable pour maintenir un air sain.

Le renouvellement de l’air dans l’appartement à l’aide d’un dispositif de ventilation mécanique contrôlée consiste à créer une circulation d’air entrant par les pièces en façade de l’immeuble pour être évacué par les bouches d’aération installées dans les pièces humides. Il faut environ 3 heures en moyenne pour cette opération.

Dans notre résidence du Victoria Parc des années 2000, le principe de renouvellement de l’air est conçu à partir d’une VMC auto-réglable qui consiste à faire pénétrer l’air frais dans les pièces dites sèches (salon, chambres) pour le faire circuler dans l’appartement où il va se charger de la chaleur et de l’humidité pour ensuite être évacué vers l’extérieur par les pièces, dites humides (cuisine, salle de bain, wc).

Contrairement aux VMC hygro-réglable ou le volume d’air extrait varie en fonction de la présence des résidents dans les pièces et des activités générant de l’humidité, dans le cas des VMC auto-réglable, le volume d’air extrait reste constant quelque soit les conditions d’occupation de l’appartement et de météo. Le volume général d’extraction de l’air pour l’immeuble est donc fixé à la construction sur la base du nombre et types d’appartements. Ce volume est défini conformément aux références indiquées par l’arrêté du 24 Mars 1982 .

Dans cette installation auto-réglable, l’équipement motorisé, le caisson et les gaines d’extraction de l’air sont communs à l’immeuble, les éléments visibles de ce dispositif dans les appartements sont les entrées d’air neuf sous forme de barrettes positionnées sur les boîtiers des volets roulants ou sur les ouvrants des fenêtres et les bouches d’extraction installées dans les pièces humides (cuisine, salle de bain et toilette). Ces bouches d’extraction sont auto-régulées grâce à une membrane en silicone déformable ou un volet obturant. Cette membrane ou ce volet ont pour rôle de garantir un débit constant, en modifiant la section de passage d’air de la bouche en fonction de la dépression disponible au moment de l’ouverture ou de la fermeture d’une fenêtre par exemple.

Exemple de bouche d’extraction à membrane silicone.

Le bon fonctionnement repose donc sur un entretien régulier de cette installation. Négliger cette opération peut entraîner divers désordres : odeurs persistantes, condensation, moisissures, craquellement des peintures.

A qui revient la charge d’entretien de la VMC ?

Un entretien courant à la charge de l’occupant.

L’extraction de l’air est rendu possible par le raccordement des bouches d’aération à un dispositif motorisé, commun à l’immeuble, créant une aspiration dans des colonnes réservées à cet usage. Le résident d’un logement équipé d’une VMC est censé s’assurer au niveau de son appartement que l’air circule, autrement dit qu’il y entre et qu’il en ressort. Ce qui revient à assurer un entretien courant et régulier de la VMC.

Les bouches d’entrées d’air.

La bouche d’entrée d’air permet de faire entrée l’air de l’extérieur.

Le nettoyage des bouches d’entrée d’air est recommandé 2 fois par an en moyenne. L’accumulation de poussières sèches et l’encrassement du dispositif auto-réglable de ces bouches modifient la capacité de renouvellement de l’air et dans ce cas le taux d’humidité augmente ainsi que les polluants pouvant créer des désordres comme les moisissures ou le développement des mauvaises odeurs.

La bouche d’entrée d’air est déclipsée de son support.

L’entretien consiste à déclipser et démonter la bouche d’entrée d’air en façade pour l’aspirer avec précaution avec un aspirateur en faisant attention à ne pas abîmer la lamelle souple. Une autre solution consiste à décrocher les résidus de poussière avec un pinceau souple.

Le nettoyage se fait délicatement avec un pinceau.

Il est déconseillé de mouiller les lamelles souples pour ne pas les détériorer.

Avant de remonter et ré-clipser la bouche d’entrée d’air, assurez vous du libre fonctionnement du volet obturateur ou de la lamelle souple.

Les bouches d’extraction d’air.

Bouche d’extraction à volet obturateur.

Les bouches d’extraction sont quant à elles plus exposées à l’encrassement par des poussières grasses notamment dans la cuisine ou l’agglomération de poussières collées par l’humidité dans la salle d’eau. Le nettoyage est recommandé avec la mème périodicité 2 fois par an.

Declipsage de la protection enjoliveur.

Le déclipsage du support est obligatoire pour ensuite séparer les pièces exposées à l’encrassement, la membrane de silicone ou le volet. L’encrassement excessif peut modifier la capacité de déformation de la membrane ou encore la mobilité du volet obturateur qui ne joueraient plus leur rôle. Le nettoyage des différentes parties de la bouche d’extraction dans une eau savonneuse avec un produit dégraissant est indispensable pour retrouver la mobilité des pièces articulées, l’objectif étant de rétablir la situation initiale d’extraction de l’air en assurant un rééquilibrage de la ventilation.

Le volet obturateur est retiré pour être nettoyé.
Avant remontage, nettoyage du support avec un pinceau.

Pour l’occupant, un test simple permet de s’assurer du bon fonctionnement de son installation de VMC. Il consiste à placer une feuille de papier toilette devant la bouche des WC, elle doit rester plaquée sous l’effet de l’aspiration.

Le test de la feuille de papier toilette.

Assurez vous en remettant les bouches en place, de l’étanchéité sur son support au mur. Un joint défectueux est souvent à l’origine de sifflements d’aspiration parfois très bruyant et qui nécessitent son remplacement, voir de la bouche d’extraction elle même si celle-ci est ancienne.

Nota : Si l’entretien est de la responsabilité de l’occupant des locaux, le remplacement des bouches d’arrivée et d’extraction de l’air incombe au propriétaire.

L’entretien du spécialiste.

Un entretien semestriel.

La partie mécanique de l’installation et du caisson de ventilation installée en sous-sol doit être vérifié est entretenu semestriellement. Il s’agit de contrôler moteur, courroie et roue de ventilateur, ainsi que l’état des silents-blocs sur lequel repose le caisson pour s’assurer de l’absence de vibration. La qualité antivibratile des raccordements du caisson aux colonnes montantes doit être apprécié pour éviter la transmission des vibrations qui peuvent être à l’origine de bruits dans les appartements les plus proches.

Entretien et inspection régulière de l’installation commune.

Une inspection annuelle obligatoire.

Le système de ventilation mécanique contrôlée entre dans le cadre légal de la sécurité incendie. A ce titre une inspection annuelle par un spécialiste QUALIBAT des réseaux aérauliques est obligatoire pour s’assurer du bon fonctionnement. Cette visite doit être mentionnée sur le registre de sécurité de la copropriété conformément à l’article 101 de l’arrêté du 31.1. 86, JO du 5.3.

Un nettoyage recommandé tous les cinq ans.

Tous les cinq ans un nettoyage des colonnes d’aspiration du réseau est préconisé. Celui-ci peut se faire par brossage mécanique ou bien par aérocurage avec un compresseur haute pression d’air, mais dans ce cas il faut prévoir l’obturation de toutes les bouches d’extraction pour éviter la diffusion des poussières dans les appartements. Cette opération nécessite d’avoir accès à tous les appartements.

Quelques recommandations et suggestions pour conclure.

Environ 20% des déperditions de chaleur sont dues à l’air neuf apporté par la VMC et l’hiver certains occupants sont tentés de boucher les entrées d’air pour conserver la température intérieure. Ceci est strictement déconseillé car cette action a pour conséquence d’augmenter le taux d’humidité dans l’appartement facilitant le développement des moisissures et la venue de mauvaises odeurs.

La remplacement des installations auto-réglable par une VMC hygro-réglable est toujours envisageable. Ce changement est source d’économies mais améliore aussi de confort des résidents avec une meilleure préservation de la chaleur en fonction du taux d’occupation des logements. Cependant, outre le remplacement des bouches d’aération et d’extraction par du matériel hygro-réglable dans les appartements, cette modification nécessiterai l’adaptation de la motorisation et du caisson. Ces travaux de remplacement ou d’aménagement d’une installation existante sont considérés comme des travaux d’entretien, ils requièrent la majorité de l’article 24.

Pour terminer chassons quelques idées reçues :

Les plantes améliorent la qualité de l’air : FAUX !

  • Cette idée reçue a vu le jour suite aux recherches de la NASA durant les années 1980. Hélas, depuis, des expériences ont montré que leur action se révélait insignifiante.

Les meubles dégagent des polluants : VRAI !

  • Le mobilier neuf libère des composés organiques volatils (COV), contenus notamment dans les finitions des meubles comme le vernis, les colles et les peintures.

L’encens permet de purifier l’air : FAUX !

  • L’encens tout comme le papier d’Arménie et les bougies parfumées, dégagent des polluants et des particules fines irritantes pour les voies respiratoires. A proscrire de la maison.

P.A

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